Incitation

Energie : le gouvernement veut multiplier par trois la puissance du photovoltaïque

Pour atteindre les objectifs de réduction de 40% de la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030, le ministère de la Transition écologique a annoncé ce mercredi une série de mesures afin de faciliter l’installation de panneaux sur les nouveaux bâtiments et le foncier existant.
par Aurore Coulaud
publié le 3 novembre 2021 à 18h06

Barbara Pompili est bien décidée «à mettre le paquet sur l’énergie solaire», au moment où le gestionnaire du réseau électrique (RTE) français vient de dévoiler son rapport sur le futur énergétique du pays. «On est en retard sur le sujet», a concédé la ministre de la Transition écologique lors d’une interview sur France Info ce mercredi. Face à ce constat, cette dernière a annoncé un plan d’actions pour accélérer le développement du photovoltaïque «sur tous les espaces» capables d’en accueillir, «tout en faisant attention à ne pas faire de l’artificialisation des terres. Un travail de couture», a-t-elle encore souligné. Selon le ministère, la puissance du parc solaire photovoltaïque en France dépasse désormais 12 gigawatts (GW). L’ambition est de multiplier par trois cette puissance d’ici à 2028 et entre sept et douze d’ici à 2050, pour atteindre les objectifs de réduction de 40% de la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030 et de neutralité carbone d’ici à 2050.

Il faut donc, à cet effet, faciliter l’installation de panneaux photovoltaïques : inciter les futurs porteurs de projets à en poser pour les bâtiments, en communiquant un tarif de vente du mégawattheure accessible à l’avance, et sur les «terrains dégradés» (anciennes usines, friches industrielles…) qui représentent un potentiel de près de 8GW, d’après une étude de l’Agence de la transition écologique (Ademe). Pour les projets photovoltaïques de moins de 500 kW, «un nouvel arrêté pour attribuer un soutien public […] sans appel d’offres sera publié sous six mois», affirme le ministère. Pour ceux supérieurs à 500 kW, et donc de grande taille, «des bonus» seront octroyés aux développeurs professionnels (énergéticiens, entreprises spécialisées…) pour les inciter à aller vers des sites militaires pollués ou d’enfouissement de déchets par exemple.

Simplifier les procédures administratives

Par ailleurs, la loi climat et résilience du 22 août étend l’obligation d’installation de panneaux photovoltaïques ou de toitures végétalisées aux nouveaux entrepôts, hangars et parkings couverts et extérieurs de plus de 500 m2, ainsi qu’aux nouveaux immeubles de bureaux de plus de 1 000 m2. Barbara Pompili a promis quant à elle «1 000 projets photovoltaïques sur le foncier public d’ici à 2025», comme les aires de service des autoroutes concédées. «On s’en félicite mais ça ne sera pas suffisant par rapport aux besoins qu’on a, lance Alexandre Roesch, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables (SER). On a besoin de 30 000 hectares de surface sachant que la France compte 55 millions d’hectares… C’est pourquoi il faut entamer une réflexion sur le développement du parc solaire sur le foncier agricole.»

En plus de ces mesures, le ministère de la Transition écologique entend simplifier les procédures administratives en supprimant l’évaluation environnementale pour «l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments existants et les ombrières de parking» et l’obligation de permis de construire pour les petits projets. A cela s’ajoutent l’accompagnement des développeurs de projets avec la mise en œuvre d’un audit, la diminution «des coûts de raccordement pour les petits projets», l’accompagnement des collectivités grâce à un réseau de conseillers en éolien et photovoltaïque ou encore la création d’un «label villes et départements solaires» pour valoriser l’engagement des collectivités locales.

A ce jour, le photovoltaïque représente environ 2% de notre production d’électricité, contre 8% pour l’éolien et 70% pour le nucléaire.

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