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Les Français plébiscitent le chauffage au bois

Pour limiter les émissions de particules fines liées à ce mode de chauffage, le gouvernement vise, d’ici à 2025, le remplacement de 600 000 appareils anciens avec l’objectif de diviser par deux cette pollution. Mike Fouque - stock.adobe.com

FIGARO DEMAIN - Prix stable, matériau issu des chutes de scieries, impact positif pour les forêts: pourquoi se chauffer avec un poêle à bois a toujours la cote.

Alors que les prix du gaz et de l’électricité ne cessent de flamber depuis plusieurs mois, de plus en plus de Français se tournent vers le chauffage au bois. «Sur les deux premiers trimestres de 2021, il y a une hausse de la demande d’environ 30 % par rapport à 2019», note Axel Richard, chargé de mission bois domestique du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Les causes de ce regain d’intérêt sont multiples. «Le bois ne dépend pas des fluctuations de prix sur les marchés internationaux et permet ainsi de garantir un prix stable sur des longues durées», affirme Ghislain Eschasseriaux, délégué général de la Fédération des services énergie environnement. Sans compter qu’il est plus économique que les autres combustibles, son prix allant de 4 centimes/kWh (bûches) à 7 centimes (granulés).

La crise sanitaire n’y est pas pour rien non plus: «Beaucoup de Français ont économisé et investi dans leur domicile pour plus de confort», explique Axel Richard, du SER.

Mais acquérir des équipements pour se chauffer au bois représente un investissement, malgré l’aide MaPrimeRénov’, qui permet de financer des travaux de rénovation énergétique et les Certificats d’économie d’énergie (CEE): de 2000 à 6000 euros pour un poêle à bois et de 7000 à 20.000 euros pour une chaudière, les aides allant respectivement jusqu’à 3000 et 14.000 euros selon les revenus. «Ces équipements sont rentabilisés en moins de cinq ans», souligne Éric Vial, directeur de Propellet, association nationale du chauffage au granulé.

«Gestion durable de la forêt»

Critiquée pour son utilisation des forêts françaises, la filière se défend avec véhémence. «Pour garantir son caractère renouvelable, la récolte du bois s’inscrit dans un contexte indispensable de gestion durable de la forêt, permettant à celle-ci de se renouveler», revendique Vianney de Courtivron, responsable de production bois énergie de la coopérative Sylvo Watts. Selon l’IGN, le volume de bois prélevé chaque année représente en moyenne 60 % de l’accroissement net des forêts de l’Hexagone. L’or vert français continue donc de croître malgré tout.

Et les bûches à usage domestique sont majoritairement un sous-produit du bois d’œuvre, dédié à la construction et plus rentable. Les granulés proviennent, eux, principalement des résidus des scieries. «Se chauffer au bois est tout à fait raisonné en termes d’impact pour la forêt. Mais il faut prendre garde à laisser au sol les brindilles, nécessaires à l’enrichissement des sols», met en garde Nathalie Korboulewsky, experte en écologie forestière. Quant à la pollution de ce mode de chauffage, qui émet notamment des particules fines nocives pour la santé, la chercheuse à l’Inrae précise qu’elle peut être limitée en optant pour du bois sec et en investissant dans des équipements récents. D’ici à 2025, le gouvernement vise le remplacement de 600.000 appareils anciens avec l’objectif de diviser par deux ces émissions en dix ans. Et Nathalie Korboulewsky de soulignerque «ce sera toujours mieux que se chauffer au fioul».

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34 commentaires
  • maathieu

    le

    Je fais des allergies tous les hivers à cause de mes voisins qui chauffent au bois. Les fumées de cheminée sont aussi toxiques que celles des pots d'échappement de voitures. Je vais porter plainte.

  • Leo Dagan

    le

    Aujourd'hui, on favorise. Demain, on condamne les fumées trop carbonées. Et le gogo devra acheter un poele à flexifuel ou autre.

  • Francois_94

    le

    En ville, on ne peut pas d'un côté préconiser le chauffage au bois et de l'autre supprimer les voitures diesels.C'est complétement illogique. Soit on s'occupe de la pollution soit on laisse faire. Il n'y a pas de juste milieu

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