Il faut amplifier et accélérer la décarbonation de la chaleur

L’AFPG, le CIBE, la FEDENE, le SER et UNICLIMA, avec la participation de l’ADEME, publient la 7e édition du Panorama de la chaleur renouvelable et de récupération. Ce bilan annuel révèle que malgré une augmentation de la production issue de sources d’énergie renouvelable et de récupération (EnR&R), la chaleur renouvelable ne représente que 27,2 % de notre consommation finale de chaleur en 2022. Des décisions politiques fortes doivent être prises pour décarboner massivement la chaleur, notamment à travers des objectifs nationaux ambitieux et des moyens financiers/humains dimensionnés à la hauteur des enjeux de souveraineté énergétique, de neutralité carbone et de maîtrise de la facture énergétique des Français.

 

Il faut amplifier et accélérer la décarbonation de la chaleur

Les différents usages de la chaleur (chauffage des bâtiments, eau chaude sanitaire, procédés industriels) représentent 45 % de notre consommation finale d’énergie, et dépendent encore en très grande majorité d’énergies fossiles et importées, fortement émettrices de gaz à effet de serre et soumises à des variations de prix importantes. Accélérer la décarbonation de la chaleur est donc indispensable pour répondre aux enjeux de souveraineté énergétique, de neutralité carbone et de maîtrise de la facture énergétique des Français.

Évolution de la part des EnR dans la consommation finale de chaleur en France Métropolitaine

 

Investir dans la chaleur renouvelable, c’est profitable !

Dans un contexte d’instabilité des prix des énergies fossiles, les systèmes individuels et collectifs de chaleur renouvelable et de récupération sont basés sur des équipements et des réseaux à longue durée de vie qui valorisent des ressources locales à des prix maîtrisés. Ils constituent des leviers puissants et immédiats de création d’emplois non délocalisables, de vitalité des territoires et de protection du pouvoir d’achat.

 

La France dispose d’un bouquet de solutions matures, performantes et ancrées dans nos territoires

La France a tout pour réussir la décarbonation de la chaleur. Elle dispose de solutions matures et performantes qui valorisent de nombreuses ressources locales renouvelables et de récupération (biomasse, énergie du sous-sol, chaleur fatale, déchets ménagers, chaleur de l’air ambiant, etc.), ainsi que du savoir-faire de filières industrielles au service de la transition énergétique.

Part de chaque filière dans la production de chaleur renouvelable en France métropolitaine en 2022

 

Le bois-énergie, première énergie renouvelable en France, est essentiel pour accompagner la sortie des énergies fossiles. En 2022, le bois-énergie, co-produit de la sylviculture durable destinée à produire du bois matériau, a fourni à lui seul 63 % de la chaleur renouvelable en France métropolitaine afin de chauffer 8,8 millions de logements et décarboner les procédés industriels.

Les usages domestiques, liés à des équipements individuels (appareils de chauffage au bois, pompes à chaleur, chauffe-eaux solaires, etc.), représentent 65,2 % de la production de chaleur renouvelable en 2022.

Des décisions politiques fortes doivent être prises pour amplifier et accélérer la production de chaleur renouvelable et de récupération en France :

  • Faire du développement de la chaleur renouvelable et de récupération une composante centrale de la neutralité carbone en 2050 : la future stratégie française énergie-climat doit fixer un objectif national ambitieux réhaussé à 55% de chaleur consommée d’origine renouvelable et de récupération en 2030, en vue d’atteindre en 2050 quasi 100 % de chaleur issue des énergies renouvelables et de récupération. En complément, la prochaine PPE devra définir des objectifs de développement pour toutes les filières afin de porter la production de chaleur renouvelable et de récupération à au moins 310 TWh en 2030.
  • Dimensionner les moyens financiers et humains en cohérence avec les objectifs de développement fixés au niveau national : porter le Fonds chaleur à 1 milliard d’euros /an dès 2024, définir une trajectoire de bonification de MaPrimeRénov’ et des certificats d’économie d’énergie (CEE), renforcement des équipes au sein des services instructeurs de l’Etat, etc.