La France, par sa géographie et son vaste espace maritime, est l’un des rares pays à bénéficier d’un potentiel de développement important dans chacune des énergies marines renouvelables (EMR) : l’hydrolien exploitant la force des courants, le houlomoteur captant l’énergie de la houle, l’énergie marémotrice fonctionnant grâce au rythme des marées et l’énergie thermique des mers exploitant la différence de température entre les eaux de surface et en profondeur.
Ces différentes technologies sont autant de solutions pour diversifier le mix énergétique français, grâce à leurs nombreux atouts, parmi lesquels :
- Une courbe de production hautement, voire parfaitement, prédictible
- Une ressource en énergie continue d’où un taux de production élevé, grâce à la masse et la régularité des flux de l’océan
- Un impact environnemental et paysager limité et maîtrisé
- Différents types d’application, comme la production d’électricité, le froid renouvelable ou le stockage d’énergie
- Des perspectives de baisse des coûts intéressantes
- Des synergies avec les autres activités maritimes (activités portuaires, aquaculture etc.)
Chiffres clés
11 M de km²
Superficie du domaine maritime français
66 %
de brevets hydroliens détenus par des acteurs européens
+ 1 000 GW
Potentiel technique mondial de l’houlomoteur, l’un des plus forts parmi les EMR
3000 à 5000 MW
Potentiel hydrolien en France
Les enjeux de la filière
- Sécuriser des perspectives de développement pour les EMR, à court, moyen et long terme, dans le cadre de l’adoption de la Programmation Pluriannuelle de l’énergie et des exercices de planification spatiale
- Poursuivre la démonstration et maturation technologique de chacune de ces énergies, par la réalisation de fermes pilotes, de démonstrateurs et le développement de briques technologiques
- Maintenir le bon positionnement des technologies françaises sur le marché international croissant
- accroître la connaissance de la ressource pour permettre l’émergence de projets en Outre-mer et dans les zones insulaires en particulier
Les propositions du SER
1
Planifier des perspectives de développement commercial pour la filière de l’hydrolien et mettre en place un programme de fermes pilotes
L’hydrolien demeure aujourd’hui une technologie récente, bénéficiant d’environ dix ans d’expérience et pour laquelle la filière française peut compter sur un bon positionnement stratégique et international de ses acteurs clés. La maturité technologique de la filière progresse au fil des mois, comme en témoignent les mises à l’eau de plusieurs machines en France ou à l’étranger, produisant en conditions réelles sur le réseau électrique ou via des sites d’essai. Ce constat doit permettre d’appeler les pouvoirs publics à renforcer leur soutien à la filière pour lui permettre d’accélérer encore son processus de maturation technologique. Le SER demande d’inscrire dans la politique énergétique nationale des perspectives de développement commercial pour l’hydrolien à moyen et long termes, et à court terme, d’accompagner le développement des technologies par un soutien sur des briques technologiques et la concrétisation de fermes pilotes au large des côtes françaises.
2
Accompagner l’innovation et la maturation des technologies houlomoteur et d’énergie thermique des mers (ETM)
Le houlomoteur et l’énergie thermique des mers présentent d’importantes opportunités de développement, notamment en zone tropicale ou insulaire. Afin de surmonter les défis techniques associés à la résistance de tels systèmes à toutes les conditions de mer, les expériences, essais, tests et innovations doivent se poursuivre au fil des prochaines années. Le SER souhaite voir maintenu l’accompagnement du développement de ces technologies, par un soutien à l’innovation sur des briques technologiques et la concrétisation, dans les dix prochaines années, pour les filières les plus avancées, de démonstrateurs et de fermes pilotes.
3
Mettre en place un cadre de soutien adapté pour l’hydrolien fluvial
L’installation d’hydroliennes en milieu fluvial ou estuarien permet d’exploiter la force des courants dans ces milieux, souvent par des machines de petites puissances et bénéficiant d’un taux de production élevé compte tenu des flux d’eaux continus. Pour ces technologies et projets, conçus en France mais également déjà engagés à l’export comme solution d’électrification (à Madagascar ou en Guyane par exemple), un cadre de soutien adapté doit être mis en place.
Documents et publications
Commission énergies marines
Président de commission : Marc Lafosse
Energie de la Lune
Permanent référent du SER
Anne Georgelin
Responsable Eolien en mer, Hydroélectricité et EMR
Florence DAUBRÉE
Responsable Énergies Marines Renouvelables France
Evénement(s) à venir