GRDF, GRTgaz, le Syndicat des énergies renouvelables (SER), le SPEGNN et Teréga publient la quatrième édition du Panorama du Gaz Renouvelable, un état des lieux d’une filière renouvelable en plein essor.
La quantité de gaz renouvelable injecté dans les réseaux double en 2018
L’année 2018 a confirmé la dynamique de la filière injection de biométhane avec la mise en service de 32 nouveaux sites en France, ce qui porte à 76 le nombre d’installations raccordées aux réseaux gaziers français fin 2018. Les quantités de biométhane injectées dans les réseaux français ont quasiment doublé par rapport à 2017 pour atteindre 714 GWh1, soit l’équivalent de la consommation de près de 60 000 logements. La capacité maximale annuelle d’injection de l’ensemble des sites de production atteint 1 206 GWh fin 2018 contre 682 GWh fin 2017.
Une filière qui participe au développement des territoires
Le développement de la filière gaz renouvelables traduit une dynamique territoriale bien réelle. La méthanisation avec valorisation en injection dans les réseaux gaziers possède de nombreux atouts. Elle s’inscrit notamment dans l’économie circulaire, agricole et locale, avec de nombreuses externalités positives : valorisation locale des déchets, décarbonation des secteurs énergétique et agricole, retour au sol du digestat comme matière fertilisante naturelle, création d’emplois locaux, source d’innovation. Le gaz renouvelable participe à l’indépendance énergétique du pays avec la production d’une énergie renouvelable non variable, facilement stockable dans les réseaux et produite à proximité des zones de consommation. Un des leviers de diminution des coûts de production réside notamment dans la rémunération de chacun de ces services rendus à sa juste valeur.
Pourtant, le projet de PPE pourrait constituer un frein au développement de l’injection
En 2018, le nombre de projets inscrits dans le registre des capacités a doublé, atteignant 661 projets enregistrés représentant un total de 14 TWh de capacité d’injection de biométhane par an. Ces chiffres démontrent la dynamique favorable dans laquelle se trouve la filière, qui est cependant mise à mal par le projet de Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) rendu public le 25 janvier. Alors que la réalisation de la grande majorité des projets enregistrés nous positionne sur une trajectoire permettant d’atteindre l’objectif de la Loi pour la Transition Énergétique et la Croissance Verte (LTECV), le projet de PPE marque un recul net des ambitions. Celui-ci prévoit désormais que le biogaz atteindra 7 % de la consommation de gaz en 2030, à condition qu’une baisse très significative des coûts de production soit enclenchée dès 2023, tandis que l’objectif de 10 % est conditionné à une baisse des coûts encore supérieure. L’ambition de la LTECV est remise en cause alors même qu’elle est à notre portée et que la France veut accélérer vers la neutralité carbone. Aucune autre filière de production d’énergies renouvelables, aujourd’hui mature, n’a vu son déploiement conditionné à un tel effort de réduction des coûts dans un délai aussi bref.